Blanchiment : "Il faut un officier de police judiciaire devant chaque commerce"
RMC – information en direct —

Barber shops, kebabs ou épiceries de quartier peuvent parfois être utilisés comme des lieux de blanchiment d’argent. À Nantes, un barbershop a ainsi déclaré jusqu’à 800 000 euros de chiffre d’affaires annuel, un montant jugé suspect par les autorités. Dans ce type de dossier, lorsque le blanchiment est avéré, le commerce est saisi, le bien revendu et les fonds issus des activités illégales récupérés. Ces pratiques restent toutefois difficiles à détecter, car elles ne génèrent pas de troubles à l’ordre public : peu ou pas de clients, pas de nuisances visibles. Pour établir les faits, les enquêteurs doivent mobiliser un officier de police judiciaire chargé de constater l’activité réelle du commerce sur la durée, parfois pendant plusieurs semaines, puis d’analyser l’ensemble des comptes sur une année complète. L’enjeu est de démontrer l’existence d’une incohérence économique. "Il faut faire la preuve économique qu’il s’agit d’une opération de blanchiment", expliquent Fabrice Rizzoli, spécialiste de la grande criminalité. Une fois cette preuve apportée devant le tribunal, les poursuites aboutissent le plus souvent, mais l’enquête reste longue et complexe.