"Trêve de Noël" : des champs de bataille aux barrages agricoles, une tradition qui perdure
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Alors que quelques barrages d’agriculteurs restent en place dans le Sud-Ouest, les appels à une « trêve de Noël » se multiplient. Plusieurs syndicats, dont la Coordination rurale, appellent à la bienveillance pendant les fêtes. De son côté, le gouvernement hausse le ton. La porte-parole de l’exécutif, Maud Brégeon, a averti que l’État ne « tolérera plus de nouveaux blocages ». Cette notion de trêve pendant les fêtes est loin d’être nouvelle. Elle remonte au XIᵉ siècle avec la « trêve de Dieu ». À l’époque, l’Église imposait l’arrêt des combats durant les grandes fêtes chrétiennes, comme Noël, Pâques ou la Pentecôte. Les seigneurs s’y engageaient par serment, sous peine de sanctions pouvant aller jusqu’à l’excommunication. Plus tard, au XIXᵉ siècle, apparaît l’expression de « trêve des confiseurs ». En 1874, sous la IIIᵉ République, des députés profondément divisés décident de suspendre les débats parlementaires pendant les fêtes afin de ne pas perturber la vie économique du pays. Une pause moquée par la presse de l’époque, qui y voyait surtout un cadeau fait aux marchands de douceurs. Cette trêve de fin d’année s’est aussi illustrée sur les champs de bataille. Le 24 décembre 1914, en pleine Première Guerre mondiale, des soldats britanniques et allemands fraternisent dans les tranchées, échangent des cadeaux et jouent même au football. Un épisode devenu symbolique, immortalisé dans le film Joyeux Noël, sorti en 2005.